Fidèles à elles-mêmes, inchangées depuis cent ans, les rues et les ruelles de Saytan sont pavées de pierre. Leur sol est inégal, et, si la mairie a cherché à les entretenir, il y a bien longtemps qu'elles ont perdu tout attrait. Le gouvernement a redonné l'électricité au village, ce qui permet de le rendre relativement éclairé la nuit. Cela dit, un dédale de petites allées parcourt Saytan, et il ne fait pas bon s'y retrouver seul le soir.

Les logements, bien sûr, sont anciens, et de tous types : de la grande maison de pierres anciennes aux logements sociaux, en passant par les simples habitations sans charme ni attrait. Ils ne sont pas de première jeunesse, bien que relativement réhabilités - réapprovisionnés, notamment, en linge, en eau courante, en électricité -, mais permettent de bénéficier d'un confort minimum.

A la vérité, il s'agit de la gendarmerie, mais il n'y a plus aucun gendarme. L'endroit est étroit, sobre : un bureau et quelques cellules séparées seulement par des grilles. Les clefs sont pendues au mur. Que les plus impressionnables se rassurent - on n'y a trouvé aucun cadavre. De vieux dossiers sont encore enfermés à double-tour dans les tiroirs, qui sait ce que l'on pourrait y trouver ?

Aménagé dans une ancienne ferme située en bordure du village et capable d'accueillir une bonne vingtaine de personnes, cet endroit est le seul à avoir été parfaitement rénové et remis au goût du jour. On y a installé tout l'équipement nécessaire à de nombreuses recherches scientifiques. C'est là que vivent et travaillent les chercheurs arrivés depuis peu à Saytan. Evidemment, la sécurité du bâtiment est maximum.